Les quatre A320neo commandés par la jeune compagnie aérienne Sky Express vont venir arrondir les 300 ventes nettes engrangées par Airbus sur les neuf premiers mois de 2020. Deux fois plus par rapport à la même période de 2019.
Ventes nettes d'Airbus : 300 contre 127
Pas facile la gestion de crise et la communication pour Airbus en ces temps de crise majeure ou de séisme de magnitude 9. Le constructeur européen doit en effet naviguer au plus près du vent avec des faits contradictoires qui amènent en même temps au pessimisme et à l'optimisme. Les annulations de commandes mais surtout les reports de livraisons contraignent Airbus à réduire les cadences de production de manière drastique avec les conséquences que l'on connaît sur le maintien des emplois et des compétences. Et, en même temps, les ventes nettes d'avions commerciaux ont fait mieux sur les neuf premiers mois de 2020 par rapport à la même période de 2019. Au 30 septembre 2020, Airbus affichait en effet 300 ventes contre 127 au 30 septembre 2019. Deux fois plus, d'une année sur l'autre alors que le tsunami créé par la pandémie de covid-19 n'est toujours pas terminé.
Mais 230 livraisons de moins
Une lecture un peu rapide pourrait amener à conclure que Airbus "s'en sort bien" finalement malgré la hauteur de la vague. Sauf que le constructeur européen avait fini l'année 2019 sur un total de 768 ventes nettes en raison du décalage entre les annonces de contrats dévoilés lors du Salon du Bourget en juin 2019 et leur concrétisation en bonne et due forme. Un bilan basé sur 1 131 ventes brutes et "nettoyé" de 363 annulations. Il sera difficile pour Airbus de faire, sur l'ensemble de l'année 2020, aussi bien qu'en 2019. Même si des contrats comme celui passé par la jeune compagnie aérienne Sky Express pour quatre A320neo fermes apportent du "baume au coeur". De même, si les ventes nettes peuvent fausser la réalité sur l'ampleur de la crise, les niveaux de livraisons en révèlent toute la brutalité. En 2019, Airbus avait livré un total de 863 avions dont 571 sur les neuf premiers mois. Au 30 septembre 2020, les livraisons ne portaient que sur 341 unités. Il sera donc difficile de faire aussi bien que l'année dernière pour faire dans "l'understatement".
L'échéance 2021
C'est surtout en 2021 que l'ampleur de la crise et ses morsures se feront le plus durement sentir. Aux reports de livraisons déjà annoncés par les uns et les autres vont s'ajouter ceux décidés par d'autres compagnies aériennes. A l'instar, par exemple, de Delta Air Lines, qui a abordé la crise avec de très conséquentes liquidités amassées les années passées, mais qui doit à son tour prendre des "mesures conservatoires" pour tenir sur les prochains mois. La présentation des résultats du troisième trimestre 2020 a été l'occasion pour la compagnie aérienne d'annoncer une réduction de ses engagements d'achats d'avions pour pas moins de 5 Md$ d'ici la fin 2022. Or, à la fin août 2020, Delta Air Lines avait surtout de l'Airbus à réceptionner : 64 A220-100/300, 24 A321ceo, 100 A321neo, 28 A330-900 et 10 A350-900.
Découvrez cet article sur Air&Cosmos